L’université d’été du Rabat Social Studies Institute (RSSI) vise à sensibiliser des jeunes étudiant-e-s et professionnels à l’importance de l’évaluation des politiques publiques. Elle intervient dans un contexte qui se caractérise par le faible ancrage de cette culture dans les processus des politiques publiques. Ainsi, cette initiative vise à renforcer les compétences de jeunes acteurs (étudiant-e-s et fonctionnaires) en matière d’analyse et d’évaluation des politiques publiques.
Objectifs spécifiques
- Améliorer les connaissances théoriques relatives à l’analyse des politiques publiques.
- Renforcer les compétences des participant-e-s en matière d’analyse des politiques publiques.
- Créer un environnement qui favorise le débat et l’échange entre des acteurs qui ont des prises de position différentes concernant la thématique choisie.
- Familiariser les participant-e-s avec les techniques de rédaction de policy briefs.
- Développer des recommandations sur la base des propositions des participant-e-s.
Pour sa deuxième édition, le RSSI a choisi comme thème : « La politique de l’eau au Maroc ». Depuis les années 1980, le Maroc a adopté des mesures visant l’amélioration de la gestion de l’eau. Il en est ainsi de la planification intégrée à l’échelle d’unités hydrauliques et de l’adoption de la loi 10- 95 sur la gestion intégrée, planifiée, décentralisée, concertée et participative des ressources en eau. Le Maroc a également développé une stratégie nationale de l’eau dont l’un de ses piliers est la préservation et la protection des ressources en eau. La stratégie a également prévu des mesures d’accompagnement notamment le développement de plans de financement et une révision des systèmes tarifaires.
Malgré les réformes adoptées et le cadre législatif moderne, plusieurs régions au Maroc souffrent d’une pénurie d’eau. Il s’agit du Moyen Atlas, Rhamna, le Rif et le SudEst. A cet égard, nous pouvons signaler les mouvements de protestation et de contestation que ces régions ont connues pendant les dernières années. La colère des habitants contre la pénurie d’eau potable, les coupures d’eau et l’insuffisance des infrastructures hydrauliques a mobilisé les habitants de différentes villes du Royaume en 2017 et en 2018. Pour certains analystes, « Il faut préconiser une nouvelle politique plus rationnelle et des méthodes alternatives » (Abdelmalek Ihazrir, 2017).
Certes, on ne peut penser la gestion de l’eau en dehors de la politique de l’Etat en matière de protection de l’environnement. Néanmoins, le choix de nous focaliser sur l’eau comme ressource principale et indispensable nous permettra de :1) recueillir les propos de jeunes qui s’intéressent à la problématique de l’eau au Maroc ou qui travaillent dans des ministères ou administration publiques chargés de la gestion de l’eau ; 2) d’approfondir la réflexion autour d’un facteur de protestation et d’instabilité pour le Maroc.